COUPO SANTO, texte et origines...

f mistralCopaSantaNLa Coupo santo c'est-à-dire la « Coupe sainte », est une coupe en argent, acquise grâce à une souscription populaire, que des écrivains et des hommes politiques catalans offrirent aux félibres provençaux lors d’un banquet qui se tint à Avignon le 30 juillet 1867, en remerciement de l’accueil réservé au poète catalan Víctor Balaguer, exilé politique en Provence en raison de son opposition au gouvernement d'Isabelle II d'Espagne. Cette coupe est l’œuvre du sculpteur Guillaume Fulconis et de l’argentier Jarry.
Elle est devenue depuis, l’hymne de la Provence et même l’un des hymnes des pays d’Oc. Traditionnellement, l’assistance se lève au dernier couplet, les hommes se découvrent et à la fin personne n’applaudit. Voici les paroles en provençal et celles traduites en français, afin qu’avec le plus grand respect pour son histoire, chacun connaisse le contenu de cet hymne.

Texte de Frédéric Mistral (1867), musique de Nicolas Saboly (XVII)

En provençal : 

Prouvençau, veici la Coupo
Que nous vèn di Catalan ;
A-de-rèng beguen en troo
Lou vin pur de noste plant.

Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !

D'un vièi pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li Felibre
Toumbara nosto nacioun.
D'uno raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu ;
Sian bessai de la patrìo
Li cepoun emai li priéu.
Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dóu jouvènt,
Dóu passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn.
Vuejo-nous la couneissènço
Dóu Verai emai dóu Bèu,
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dóu toumbèu.
Vuejo-nous la Pouësio
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l'ambrousìo
Que tremudo l'ome en diéu.
Pèr la glòri dóu terraire
Vautre enfin que sias counsènt
Catalan, de liuen, o fraire,
Coumunien tóutis ensèn !

 

En français : 

COUPE SAINTE
Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.
Coupe sainte
Et débordante
Verse à pleins bords
verse à flots
Les enthousiasmes
Et l'énergie des forts !
D'un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin;
Et, si les Félibres tombent
Tombera notre nation.
D'une race qui regerme
Peut-être somme nous les premiers jets ;
De la patrie, peut-être, nous sommes
Les piliers et les chefs.
Verse nous les espérances
et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.
Verse nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau,
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.
Verse nous la Poésie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en Dieu.
Pour la gloire du pays
Vous enfin nos complices
catalans, de loin, ô frères,
Tous ensemble, communions !



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